Les Black Blocs - Intellectualiser la violence

Posté par Gab Roy | 28 avril 2012 |

Intellectualiser la violence

par Francis Dupuis-Déri

Ce matin, j’ai lu dans Le Devoir, comme de milliers d’autres, l’article : Black Bloc et carré rouge. Son auteur, Francis Dupuis-Déri, nous présentait dans une partialité presque grotesque, le mouvement Black Bloc.

Je dois avouer que, comme probablement plusieurs, j’en ai appris beaucoup sur l’historique et les origines du mouvement. De sa naissance en Allemagne de l’Ouest jusqu’à leur plus récent manifeste. Il y présente le militant BB comme un justicier masqué voulant libérer le pauvre peuple de l’oppression néo-libéraliste bla bla bla blablabla….

Dans les derniers jours, j’ai participé aux manifestations contre la hausse ayant lieu à Montréal. J’ai d’ailleurs utilisé cette tribune pour y promouvoir des actions militantes et pacifiques pour contrer la hausse. Vous savez ce que ça m’a valu? Des menaces.
« T’es p’t'être gros, mais on peut te faire tomber si on peut flipper un char de boeufs »
« Arrange-toi pas pour qu’on te voit à la manif ostie de paciflic »

Extrait du manifeste du Black Bloc :
« Nous sommes étudiant-e-s. Nous sommes travailleuses et travailleurs. Nous sommes chomeur-e-s [sic]. Nous sommes en colère. Nous ne récupérons pas une grève. Nous sommes dans le mouvement depuis le début. […] Nous n’infiltrons pas les manifestations, nous aidons à les organiser, nous les rendons vivantes. »


Ta yeule. Le Black Bloc crée la confrontation. Ça fait deux jours qu’on le prouve. Tassez le Black Bloc et les radicaux, la police marchera à nos côtés, l’opinion publique appuiera notre cause, et nous bloquerons la hausse. Point. Set. Match. Astheure, enfonce-toi ton bandeau dans le cul,GTFO, et laisse-nous bâtir une meilleure société pour nos enfants.

Et par pitié Francis Dupuis-Déri, épargne-nous ta démagogie bouetteuse :
« Par ailleurs, on peut critiquer les Black Blocs selon des principes moraux : « On reste pacifiques ! » (mais qui détermine le bien et le mal ?), en référence à des normes juridiques : « C’est criminel ! » (mais qui juge du bon droit ?), en raison de calculs politiques : « Ils nuisent au mouvement ! » (mais qui décide de ce qui est « efficace » ou non ?). »
Tu peux d’ailleurs utiliser la même rhétorique de MARDE pour défendre un génocide en passant.

Nous, manifestants pacifiques, sommes conscients des mécanismes politiques qui mèneront à notre victoire, qui bloqueront la hausse. Vous, les BB, niez toutes formes de mécanisme politique. Nous marchons pour un accès à l’éducation plus abordable pour tous. Si vous marchez pour démolir le système, source de tout le mal connu et inconnu de l’univers, changez de rue, vous vous êtes trompés de manifestation.

Et ne venez pas me parler de solidarité quand vous vous donnez le droit de me crier, VA CHIER GAB ROY, en pleine manifestation. Et si vous voulez tenter le coup, préparez-vous à défendre vos positions tout au moins!

http://levraigabroy.com/intellectualiser-la-violence-par-francis-dupuis-deri/

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Bas les masques?

19 janvier 2009 | Francis Dupuis-Déri - Professeur de science politique, UQAM


Aujourd'hui, le Conseil de la Ville de Montréal discutera d'un projet de règlement visant à interdire «cagoules, masques et autres façons de se masquer le visage» lors de manifestations. Depuis toujours, et encore plus souvent avec le mouvement altermondialiste, des manifestants se masquent, se maquillent le visage, se déguisent pour exprimer leurs idées, pour déclarer leur solidarité. Certaines manifestations, appelées «manifestives», ressemblent en partie à des carnavals. Le port du foulard palestinien permet d'exprimer une solidarité avec un peuple massacré. Par leurs masques, des hommes antiféministes s'identifient à Batman, des banquiers sont représentés sous l'image de requins, des politiciens militaristes deviennent des vampires, et les policiers... des cochons roses. Comme le note une sociologie italienne spécialisée dans l'étude des mouvements sociaux, quelques masques à gaz plus ou moins fonctionnels permettent souvent d'illustrer la violence de la répression de l'État.

N'existe-t-il pas déjà, dans les lois du pays, une interdiction de se masquer le visage dans l'intention de commettre un acte illégal. Pourquoi en rajouter? Pendant que l'on s'active ici contre les manifestants, nous attendons toujours — en vain? — la tenue d'une enquête publique, demandée le 2 novembre 2005 par nul autre que le Comité des droits de l'homme de l'ONU, qui tenait la police de Montréal pour responsable d'atteintes aux droits fondamentaux des manifestants, surtout par la pratique d'arrestation de masse. Entre les masqués et les casqués, qui menace le plus nos droits, qui sont les plus violents?


Et puis, nous sommes au Canada, bon sang! Tuques, foulards, cagoules, capuchons et cache-nez font partie des vêtements «traditionnels» pour la moitié de l'année. J'écris cette lettre alors qu'il fait moins 25 degrés Celsius dehors, et que pleuvent au loin les bombes sur Gaza. Devrais-je manifester mon dégoût pour ce massacre le visage nu, ou rester chez moi? 

http://www.ledevoir.com/non-classe/228178/bas-les-masques

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Black Bloc et carré rouge

28 avril 2012 | Francis Dupuis-Déri - Professeur de science politique à l’UQAM et auteur du livre Les Black Blocs (Lux, 2007) | Éducation


Des membres des Black Blocs ne croient pas qu’il faut toujours avoir recours à la force, ni qu’il s’agit là de la forme la plus pure du militantisme.
Depuis des semaines, les débats font rage au sujet du «Black Bloc», soit ce qu’on désigne comme des «groupuscules anarchistes» de «casseurs» «masqués, cagoulés et vêtus de noir et qui brandissent des drapeaux noirs». À plusieurs reprises en manifestation, j’ai vu des manifestants invectiver et s’en prendre physiquement à des membres du Black Bloc, au nom de la non-violence.


Certes, un Black Bloc peut simplement défiler en suivant le flot de la manifestation, comme les autres contingents de syndicats, d’organisations non gouvernementales et de partis politiques, agglutinés derrière leurs banderoles et leurs dirigeants. Lorsque j’ai vu des Black Blocs dans des manifestations à Montréal ou ailleurs, ils défilaient ainsi, généralement dans le calme, exprimant par leur seule présence une critique radicale du capitalisme ou de l’État. C’est toutefois lorsqu’un Black Bloc a recours à l’action directe que les médias remarquent son existence. Or le Black Bloc n’est pas un phénomène nouveau. Retour sur une histoire mouvementée.

Les origines

La tactique du Black Bloc apparaît en Allemagne de l’Ouest vers 1980, au sein du mouvement « autonome » (Autonomen), qui se distinguait à l’extrême gauche par sa volonté d’autonomie par rapport aux institutions (États, partis, syndicats). Le mouvement autonome comptait des centaines de squats, véritables lieux de vie collective et d’expérimentation contre-culturelle. À l’occasion de tentatives d’expulsion par les autorités, des Black Blocs, comptant parfois plus de mille activistes, affrontaient les policiers pour défendre le squat.

La tactique du Black Bloc s’est par la suite diffusée dans les réseaux punks, anarchistes et antifascistes. Il semble que les premiers Black Blocs apparaissent en Amérique du Nord dans les années 1990 dans le mouvement antiraciste radical et les mobilisations contre la première guerre contre l’Irak. Le phénomène Black Bloc attire encore l’attention depuis une dizaine d’années dans les grandes mobilisations contre les institutions internationales associées au néolibéralisme et à la mondialisation du capitalisme (Seattle en 1999, Sommet des Amériques à Québec en 2001, etc.). Plus récemment, des Black Blocs sont passés à l’action directe lors du Sommet du G20 à Toronto (2010) et dans les manifestations du mouvement « Occupy », en particulier à Oakland et à Rome.

On l’aura compris, le Black Bloc n’est pas une organisation permanente et il est préférable de parler des Black Blocs (au pluriel). Avant et après une manifestation, un Black Bloc n’existe pas.

Polémique

On affirme souvent que les Black Blocs « infiltrent » les manifestations. Les Black Blocs ont même été identifiés comme le « cancer » du mouvement Occupy. Par de telles condamnations, des porte-parole de mouvements sociaux s’affirment respectables aux yeux des élites, au risque de miner la solidarité et de légitimer la répression policière et la criminalisation de la dissidence. Mais de telles affirmations sont curieuses, car sur quelle base peut-on affirmer que les activistes du Black Bloc ne participent pas à un mouvement social ? Il faudrait pouvoir déterminer à qui appartient un mouvement, et de quel droit.

Pour répondre à cette critique, « des anarchistes parmi d’autres » qui ont participé à des Black Blocs et qui signent le « Manifeste du Carré noir », diffusé en mars 2012 dans le cadre des mobilisations étudiantes au Québec, déclarent : « Nous sommes étudiant-e-s. Nous sommes travailleuses et travailleurs. Nous sommes chomeur-e-s [sic]. Nous sommes en colère. Nous ne récupérons pas une grève. Nous sommes dans le mouvement depuis le début. […] Nous n’infiltrons pas les manifestations, nous aidons à les organiser, nous les rendons vivantes. »

Leurs détracteurs critiquent aussi les membres des Black Blocs pour n’avoir aucune cause politique à défendre puisqu’ils ne voudraient que « tout casser ». Évidemment, certains se joignent sans doute aux Black Blocs sans conviction politique forte. On oublie alors que plusieurs politiciens militent dans les partis politiques non pas par conviction, mais par quête de profit personnel ou de gloire et de pouvoir.

La cible est le message

Il semble en fait que les membres des Black Blocs sont généralement des individus qui ont une expérience militante et une réflexion politique. Des membres des Black Blocs ne croient pas qu’il faut toujours avoir recours à la force en manifestation, ni qu’il s’agit là de la forme la plus pure du militantisme.

Cela dit, en certaines occasions, il leur semble utile et juste de perturber l’ordre social et d’exprimer une colère légitime, sans compter que la « paix sociale » libérale implique elle-même son lot de violence : guerres et brutalités policières, inégalités diverses, exclusion et pauvreté. Qui sait au Québec qu’entre Westmount et Hochelaga-Maisonneuve, la différence d’espérance de vie est d’environ 10 ans ? Fracasser une vitrine ? Ce n’est pas de la violence, dit-on alors, ou ce n’est rien en comparaison de la violence du système.

Au-delà des communiqués plutôt rares, c’est par leurs graffitis et leurs cibles que l’on peut saisir la pensée politique des Black Blocs. Il ne s’agit jamais - ou presque - de « violence aveugle ». Les cibles sont associées au capitalisme (banques, firmes multinationales), aux grands médias privés ou publics, à l’État (surtout la police) et, parfois, au patriarcat (lors du Sommet du G20 à Toronto, une boutique d’American Apparel et un club de danseuses nues ont été la cible d’un Black Bloc qui comptait de nombreuses femmes).

Le Black Bloc semble donc reprendre à son compte l’affirmation exprimée au début du xxe siècle en Grande-Bretagne par Emmeline Pankhurst, dirigeante des suffragettes, pour qui « l’argument de la vitrine cassée est le meilleur du monde moderne ». Elle justifiait ainsi l’action collective de centaines de militantes qui avaient fracassé en mars 1911 des dizaines de vitrines dans les rues commerciales de Londres. À la suite d’une arrestation de masse, une des prisonnières dira : « Nous avons tout essayé - les manifestations et les assemblées - et cela n’a rien donné. »

Selon le politologue Nicolas Tavaglione, « les Black Blocs sont les meilleurs philosophes politiques du moment », car ils demandent à la société de choisir entre la protection de biens matériels et la brutalité policière, ou encore entre le maintien de l’ordre social et la liberté et l’égalité.

Les Black Blocs, en effet, sont anarchistes, communistes, écologistes ou féministes radicales, et le plus souvent - selon leurs communiqués - contre toutes les hiérarchies et toutes les autorités. Les Black Blocs n’ont pas de chef et n’en veulent pas. Dans le communiqué « Pourquoi étions-nous à Gênes », diffusé après le Sommet du G8 en 2001, des membres d’un Black Bloc déclarent : « Nous ne cherchons pas à trouver une place au sein des discussions entre les maîtres du monde ; nous voulons qu’il n’y ait plus de maîtres du monde. »

Rester critique

Je ne prétends pas ici avoir dit toute la vérité sur les Black Blocs, ni bien sûr tout connaître à leur sujet, et encore moins être leur porte-parole. Par ailleurs, on peut critiquer les Black Blocs selon des principes moraux : « On reste pacifiques ! » (mais qui détermine le bien et le mal ?), en référence à des normes juridiques : « C’est criminel ! » (mais qui juge du bon droit ?), en raison de calculs politiques : « Ils nuisent au mouvement ! » (mais qui décide de ce qui est « efficace » ou non ?).

Il faut savoir, cela dit, que des centaines ou des milliers de manifestantes et manifestants sont aussi favorables aux Black Blocs. De plus, la « violence » en manifestation n’est pas seulement le fait des Black Blocs, tandis que celle des policiers est toujours plus brutale.

Enfin, chercher sérieusement à comprendre l’histoire et les actions des Black Blocs et prendre le temps de lire leurs communiqués diffusés au fil des mobilisations permet de rester critique devant les discours simplistes des faiseurs d’opinions, des politiciens et des policiers qui se plaisent à lancer à leur sujet toutes sortes d’affirmations fausses et totalement gratuites - même si je considère la gratuité comme un très beau principe.

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jeudi 3 mai 2012, par Dominique Boisvert

BLACK BLOC, VIOLENCE ET NON-VIOLENCE


Francis Dupuis-Déri a publié un texte (« Black Bloc et carré rouge » in Le Devoir, 28-29 avril http://www.ledevoir.com/societe/edu...) dans lequel il expliquait le phénomène des Black Blocs, leur credo politique et pourquoi ils privilégiaient souvent la violence comme moyen d’action. D’autres groupes anticapitalistes, se réclamant souvent de l’anarchisme, revendiquent aussi la violence comme un moyen de lutte justifié, particulièrement contre les symboles de l’ennemi (banques, commerces de multinationales, policiers, etc.). Sans parler des véritables « casseurs » dont la motivation principale carbure à l’adrénaline, et des « agents provocateurs » infiltrés par les forces policières dans le but de discréditer les opposants (ce qui a été démontré dans plusieurs occasions).

La présente lutte étudiante contre la hausse des frais de scolarité universitaires a donné lieu, un peu partout au Québec, à une avalanche de manifestations dont la majorité (et toutes les plus nombreuses) se sont déroulées sans violence. Mais plusieurs ont néanmoins comporté des scènes de violence ou d’affrontements qui ont été largement publicisées dans les médias. Cette juxtaposition de moyens de lutte différents, voire même carrément contradictoires, pose le problème, bien connu dans les milieux militants, du « respect de la diversité des tactiques », d’ailleurs réitéré dernièrement par le congrès de la CLASSE. Que peut et doit faire un groupe non violent quand il se voit « appuyé » dans sa lutte par un groupe qui a opté pour la violence ? Doit-il ou non faire respecter par tous son choix d’une manifestation pacifique, par exemple ? Et si oui, cela en fait-il un « allié objectif ou un complice de l’État et de la répression » ?

J’admets que le débat sur la violence est sans fin : qu’est-ce que la violence ? Où commence-t-elle ? Existe-t-elle seulement contre les individus ou aussi contre les biens ? Quand est-elle acceptable ? Sans compter que la violence ouverte des coups, des projectiles ou du vandalisme n’est souvent qu’une réponse à la violence structurelle moins spectaculaire des injustices sociales, politiques ou économiques. Et que la non-violence, contrairement à bien des idées reçues, est aussi l’utilisation consciente et délibérée d’une force (autre que la violence) pour vaincre son adversaire sans avoir recours à la haine ou à la diabolisation de celui-ci.

Que fait-on quand les Black Blocs ou les militantEs de la Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC) s’adonnent à « l’action directe » ? Ce choix d’une tactique violente, fût-elle une initiative individuelle, met nécessairement à mal le choix différent d’un groupe beaucoup plus large quand il s’opère (ou qu’il cherche à se fondre, à se dissimuler) à l’intérieur d’une foule qui a choisi d’agir de manière pacifique. Nul ne conteste aux Black Blocs ou à la CLAC (sauf le Code criminel, que ceux-ci voient certainement, au même titre que les policiers, comme le bras répressif de l’État) le droit d’organiser leurs propres manifestations violentes s’ils croient à l’efficacité de ce moyen de lutte. Mais jusqu’où les groupes ou les actions non-violents peuvent-ils accepter dans leurs rangs la présence d’autres militants ou actions violents sans discréditer et affaiblir leur propre moyen de lutte ? C’est précisément en cela que les Black Blocs ont pu être identifiés comme le « cancer » du mouvement « Occupons » qui avait choisi, de manière assez surprenante d’ailleurs, la non-violence comme une de ses valeurs fondamentales.

Violence et non-violence ne peuvent guère faire bon ménage. Car la violence, par son caractère spectaculaire, mais aussi par sa parenté fondamentale avec un système économique qui repose lui-même sur la violence, obtiendra toujours la meilleure couverture médiatique. Le capitalisme a besoin de diaboliser la violence et d’entretenir la peur de l’instabilité et du chaos pour s’assurer de l’appui de la population à l’usage de la force (celle des lois comme celle des policiers). Alors que la non-violence, qui est certainement aussi exigeante que la violence, sinon plus, pour ceux et celles qui la pratiquent, est beaucoup plus menaçante pour l’ordre établi, car elle ne donne aucune prise à l’adversaire, aucun prétexte pour l’usage de la force ou de la répression. La non-violence s’attaque de front à la violence du système, économique ou politique, en refusant de mener le combat sur le terrain violent de l’adversaire. Elle brise la spirale sans fin de la violence, dont chacune justifie la suivante.

Dans l’actuelle lutte contre la hausse des frais de scolarité universitaires, il est indiscutable que la créativité et la persistance remarquables des étudiantEs ont eu un effet infiniment plus positif sur l’appui de la population québécoise que les vitres fracassées ou les balles de peinture sur les édifices. À l’inverse, ceux qui appuyaient la hausse, et particulièrement le gouvernement libéral de M. Charest, ont profité bien plus de la violence (même limitée) que des innombrables et impressionnantes manifestations pacifiques qui se sont succédées presque tous les jours.

Quant à l’argument, souvent utilisé, que tous les changements sociaux ou politiques importants ont toujours été le résultat de la violence, il a été de plus en plus fréquemment réfuté par l’histoire récente : de grands figures en témoignent par leurs victoires, comme Gandhi, Martin Luther King ou Aung San Suu Kyi, mais peut-être de manière encore plus significative, tous les héros anonymes des pays de l’Est qui ont fait tomber, contre toute attente, le « rideau de fer » et le Mur de Berlin à la fin des années 80.

Que les Black Blocs ou la CLAC croient en l’utilité de la violence pour combattre le capitalisme et l’État, c’est leur droit. Qu’ils contestent l’efficacité de la non-violence pour arriver aux mêmes fins, c’est leur analyse. Mais ils n’ont pas le droit d’empêcher les mouvements pacifiques de mener leurs combats à leur propre manière. Et d’imposer leur pratique de la violence à ceux et celles qui ont fait un choix contraire.

Car de la même manière que les Black Blocs réclament d’être reconnus pour autre chose que de vulgaires « casseurs » et qu’ils se font souvent les défenseurs du « respect de la diversité des tactiques », ils doivent eux aussi reconnaître la légitimité des groupes non violents et respecter les tactiques de ceux-ci en acceptant de ne pas les discréditer par leurs propres actions.

Dominique Boisvert en http://www.pressegauche.org/spip.php?article10227


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